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« L’art console parce qu’il amène du sens, une sensualité même au lieu de la perte… L’artiste ne désire pas la fin de la douleur, plutôt son déplacement dans une œuvre. Il ajoute un sens au monde, donc voit que quelque chose y manque. C’est exactement le geste de consolation. » Propos de Michaël Foessel, philosophe, Le temps de la consolation, 2015.

A l’invitation d’un groupe d’étudiants de M2 à imaginer un projet d’exposition fédérateur dans les locaux de Félix Thomas pour y « insuffler de la vie », j’ai pensé à ces espaces délaissés, négligés et laissés pour compte, transitoires durables dans l’attente d’une attention qui tarde. Si l’ensemble de l’annexe de l’école, élément secondaire, par rapport à son bâtiment principal, exprime cet état d’abandon, les parties encore moindres que sont les couloirs clos à l’ouest par la salle dite blanche et à l’est par la bleue, concentrent cette perception.

Lieux de transit, de transition, de passage ou de migration, encombrés de rebuts, métaphores d’autres espaces abandonnés des dieux, des hommes et de l’art. Visions cinématographiques de couloirs inquiétants et infinis, parcourus par un enfant en tricycle dans Shining, 1980 de Stanley Kubrick ou par l’espion joué par Eddie Constantine dans Alphaville, 1965 de Godard. Des portes closes à l’inquiétante étrangeté ou ouvertes l’une après l’autre par un homme en imper et couvre-chef.

Patricia Solini

affiche espaces délaissés espaces consolés
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